Vous m'interrogez sur la perspective d'un monde où l'on n'élèverait plus les animaux pour les mangers. Dans un tel monde, les animaux ne se développeraient probablement pas en liberté puisque les animaux d'élevage ne naissent que parce qu'on les fait naître, en particulier par le biais de l'insémination artificielle – tout cela est très planifié. Qui plus est, la génétique a mis au point des races animales dont certaines ne s'accommodent pas d'une vie quelque peu spartiate. La fin de l'élevage n'entraînerait donc pas une sorte d'envahissement des animaux dans l'espace humain où, en effet, ils n'ont plus de place. On pourrait imaginer de nombreuses perspectives où certains animaux, anciennement d'élevage, pourraient avoir une fonction autre que celle de servir à la boucherie ; mais il est bien évident que cette perspective s'accompagnerait d'une diminution considérable du nombre d'animaux de boucherie, aujourd'hui très élevé précisément parce que l'élevage est cantonné dans des espaces hors-sol. Le problème ne se poserait donc pas, me semble-t-il, dans les termes que vous avez définis.