Lors de l'audition précédente, un de nos invités nous disait que dans cette problématique que nous prenons à bras-le-corps, il y a trois stades : le ridicule, la discussion et l'adoption. Cette description me semble bien correspondre à vos propos, monsieur Hinard : lorsque vous évoquez ce qui se passait-il y a quarante ans ou lors de vos débuts, nous en étions au stade du ridicule. Notre interlocuteur ajoutait d'ailleurs que si les mêmes images avaient circulé il y a cinq ans, elles n'auraient ému personne.
Nous en sommes aujourd'hui au stade de la discussion. Êtes-vous conscient de cet électrochoc ? L'être humain se préoccupe de son propre avenir, donc de sa condition. On voit fleurir un peu partout les fameuses associations pour le maintien de l'agriculture paysanne (AMAP), les circuits courts, les ventes directes. Je viens d'une région où c'est tout fait dans l'air du temps et cela entre dans la pratique.
Vos propos sont quand même porteurs d'espoir, même si vous avez payé le prix fort. Le cas des lanceurs d'alerte est très souvent évoqué dans nos auditions. « Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté », chantait Guy Béart ; nous vérifions aujourd'hui le bien-fondé de ces propos. Nous allons faire notre travail d'enquête, autour de notre président, et notre commission fera des préconisations.
Je vous encourage à continuer, nous sommes quelques-uns ici à lutter contre la maltraitance animale ; et quand on lutte contre la maltraitance animale, on prend forcément en compte le problème de l'humain, y compris les personnels d'abattoirs : leur formation, leur recrutement, les conditions de travail, la pression économique.