Lors des trente à quarante dernières années, les éleveurs ont perdu la main sur les abattoirs. Aujourd'hui, ce sont de gros groupes privés qui mènent la danse, alors qu'il faudrait que les abattoirs redeviennent de petits abattoirs, dont la propriété serait partagée au sein d'une société mixte regroupant les éleveurs et les consommateurs. Cela changerait totalement la donne.
Un abattoir travaille pour les consommateurs ; or ils en sont totalement exclus. Plutôt que de préconiser des faux moyens, avec des travailleurs détachés ou l'importation de misère sociale d'Asie et du Maghreb, ce qui n'est ni souhaitable, ni durable, ni humaniste, il serait vital de créer des sociétés mixtes avec des agriculteurs pour créer de la richesse localisée en France. Il faut des abattoirs municipaux locaux, avec la participation des éleveurs, et où les consommateurs et la personne publique – État ou collectivité territoriale – seraient actionnaires. Il faut faire entrer les consommateurs, en tant qu'actionnaires, dans les abattoirs.