Ils ne se considèrent plus comme blessés ou ne veulent pas s’afficher comme tels – notamment dans le cas des blessures invisibles – ou encore, malheureusement, certains rejettent l’institution. La délivrance systématique et automatique d’une carte irait alors à l’encontre du but poursuivi. C’est pourquoi la proposition de loi précise que cette carte sera attribuée sur demande. Au-delà, celle-ci devrait être formulée par le blessé lui-même et en aucun cas par un membre de la famille. Un amendement, faisant d’ailleurs suite au riche débat en commission de la défense, a été déposé par mes soins en ce sens.
Enfin, pour accroître encore la valeur symbolique de cette carte porteuse de la reconnaissance de la Nation, je recommande – avec le soutien de la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre, la CABAT – de la remettre à la famille en même temps que l’insigne au blessé lors d’une cérémonie. Cela permettrait d’associer pleinement la famille en lui témoignant avec solennité la considération qu’elle mérite. Le choix, encore une fois, serait laissé au blessé.
En conclusion, mes chers collègues, les avis obtenus dans le cadre de l’élaboration de cette proposition de loi, les messages reçus – nombreux – me conduisent à penser qu’elle est accueillie favorablement par les personnes en charge des blessés et qu’elle correspond à un besoin auquel une réponse est apportée – symbolique certes, mais dans la période si troublée que traversent aujourd’hui notre société, notre pays, à l’heure où nos forces de sécurité, nos forces armées sont durablement attaquées, plus que jamais la reconnaissance de la Nation doit s’exprimer avec force.
Les moyens matériels et financiers dus à nos armées sont bien sûr prioritaires pour accompagner nos forces dans leur mission et je n’inverse pas le rôle de ces priorités mais, dans cette période si trouble où l’emploi de nos soldats, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, entraîne fatigue, usure et quelquefois lassitude, savoir accompagner ces femmes et ces hommes qui font la fierté de notre pays, leur dire, monsieur le secrétaire d’État, que la reconnaissance à laquelle ils ont droit leur est acquise,…