Je pense en effet que se focaliser uniquement sur le bien-être animal peut avoir des effets pervers. Je conçois que l'on puisse être choqué en pénétrant dans un abattoir, puisque c'est un lieu de mise à mort, et que nos modes de vie modernes nous ont éloignés – les citadins en particulier – de cette réalité paysanne. Pourtant, le bien-être n'y concerne pas que l'animal. Certes, il est important, dans la « tuerie », ainsi que Stéphane Geffroy nomme la zone d'abattage, de réfléchir à la meilleure façon de positionner le pistolet pour éviter toute souffrance inutile à l'animal, mais bien d'autres questions se posent qui concernent la sécurité des opérateurs et les risques auxquels ils sont exposés. À trop se concentrer sur le bien être animal, on risque de générer de la frustration chez les travailleurs des abattoirs, qui passent leurs journées dans le sang, depuis tôt le matin jusqu'à tard le soir. Il est donc essentiel de ne pas opposer l'homme à l'animal mais de travailler à une forme de convergence de leurs bien-être respectifs.