Vous vous êtes exprimée à plusieurs reprises, Madame la Contrôleure générale, sur la situation des femmes en détention. C'est un sujet d'importance. Pouvez-vous évoquer les dispositions prises pour améliorer leur sort ?
Je voudrais aussi connaître votre opinion sur le rapport publié par notre collègue Dominique Raimbourg au sujet de l'encellulement individuel. À titre personnel, je pense que c'est un objectif intéressant et nécessaire, qui implique la construction de nouvelles prisons. Cependant, l'Institut pour la justice s'interrogeait dans ces termes dans une note à ce sujet : « Mais, plus largement, penser la prison comme un “lieu de transition”, signifie que la seule vraie fonction de celle-ci devrait être de préparer la réinsertion du condamné. Et quelle meilleure manière, finalement, de préparer cette réinsertion qu'en “désinsérant” le moins possible la “personne détenue” ? Les auteurs du rapport Raimbourg préconisent ainsi de “favoriser la socialisation”, de “concevoir des espaces de socialisation pour permettre aux personnes détenues de sortir de leur cellule”, de “rendre possible les repas en commun dans les unités de vie”, de “permettre la mixité des publics”, mais aussi de “faire des nécessités de demain les standards d'aujourd'hui – téléphonie en cellule, écran interactif en cellule, etc. » Ne craignez-vous pas que la prison du XXIe siècle ne se soit trop éloignée de sa mission de réparation de l'ordre brisé au profit d'un service individuel au seul bénéfice du condamné ?