Intervention de Olivier Dussopt

Séance en hémicycle du 1er février 2013 à 9h30
Faits personnels

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Dussopt :

Une fois n'est pas coutume, je suis d'accord avec vous, monsieur Mariton. Vous n'étiez pas député en 1998-1999 : vous étiez vice-président de la région Rhône-Alpes, présidée par Charles Millon. Je me rappelle de la séance du 6 avril 1998, lorsque M. Gollnisch vous a fait subir trois tours d'élection, au point que vous avez fini par dire, pour obtenir ses voix, que le Front National était un parti tout à fait acceptable. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Je tiens à votre disposition le compte rendu de cette séance.

S'agissant de la mise en cause dont j'ai fait l'objet, il faut rappeler le contexte. Un certain nombre de députés UMP, membres de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique, avaient déposé des amendements sur le dépistage prénatal. Certains prévoyaient par exemple de délier le médecin de l'obligation d'information ; d'autres visaient à imposer aux femmes porteuses d'un embryon trisomique de rencontrer une famille élevant des enfants en situation de handicap. La ministre UMP de l'époque, Nora Berra, s'y était opposée fermement, déclarant qu'ils étaient de nature à influencer les femmes, à les priver de leur libre arbitre et à les dissuader de recourir à une IVG ou une interruption médicale de grossesse.

À ce moment-là du débat, j'ai eu une phrase maladroite. Remarquant que 96 % de ces femmes ayant recours à une IMG, j'ai dit qu'à titre personnel, je m'interrogeais sur les 4 % restants. J'ai ajouté par la suite, en réponse à vos propos, qu'il ne fallait pas me faire dire ce que je n'avais pas dit, et notamment que ces enfants étaient en trop : l'article du Point que vous avez transmis à M. Roman, monsieur Mariton, et le compte rendu de la réunion en témoignent. J'ai eu aussi l'occasion de dire que je m'interrogeais sur les motivations personnelles et respectables qui pouvaient amener les familles à faire un tel choix.

J'ai eu l'occasion de préciser par la suite, au cours des débats provoqués par cette polémique, que je trouvais cela extrêmement courageux et que j'avais fait part d'une interrogation, en aucun cas d'un jugement – cela figure au compte rendu de la commission sur le projet de loi de bioéthique du 25 janvier 2011. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

La citation que vous avez faite est juste, mais tronquée. Une chose ne figure pas au compte rendu, mais je fais confiance à mon collègue Philippe Gosselin, qui se souvient sans doute de cette séance, pour le confirmer. Il avait été le premier à intervenir après moi, en qualifiant mes propos d'eugénistes. J'ai ensuite repris la parole et, bien que cela ne figure pas au compte rendu, monsieur Gosselin, j'espère que vous aurez la sincérité de reconnaître, vous avez eu ces deux mots : « Dont acte. », Ces deux mots, que j'avais appréciés, j'espère que vous les répéterez aujourd'hui. (Mêmes mouvements.)

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