Quand on parle des sites Seveso et, plus largement, des grands sites industriels français, chacun a en tête les risques que présentent ces sites. Pour autant, il ne faut pas oublier qu'ils représentent également un grand nombre d'emplois et de familles qui en vivent, une balance commerciale excédentaire, mais aussi et surtout des produits manufacturés – ou nécessaires à leur fabrication – que chacun de nous utilise tous les jours. De ce point de vue, les industries chimiques et pétrolières sont non seulement utiles, mais indispensables, et il nous faut donc vivre avec – en tout état de cause, la vie comporte toujours une part de risque.
Cela dit, le risque doit être contrôlé. C'est le cas en France, où il l'est sans doute mieux que partout ailleurs, avec une législation qui s'est construite au fil des catastrophes et qu'il convient désormais de faire évoluer. Les riverains ont rarement choisi d'habiter à proximité d'un ou plusieurs sites classés Seveso, et font preuve, en vivant à côté d'installations potentiellement dangereuses, d'une capacité exemplaire à tenir compte de tous les enjeux.
En tant que maire de Dole, dans le Jura, une commune située à quatre kilomètres d'un site Seveso, à savoir l'usine chimique Solvay de Tavaux, je suis bien placé pour savoir que lorsqu'on construit une crèche, il faut prévoir une salle de confinement à proximité : dans ce cas, il n'est pas évident pour les élus de rassurer les parents concernés, dont l'angoisse est bien compréhensible, c'est pourquoi je salue à nouveau la responsabilité dont font preuve les riverains et les collectivités.
On sait que les plateformes chimiques sont de plus en plus des plateformes partagées par plusieurs entreprises. Comment peut-on organiser une sécurité optimale sur une plateforme regroupant plusieurs opérateurs, et ne croyez-vous pas que l'on doive désigner une entreprise référente en la matière, afin de s'assurer de la qualité de la prise en compte des risques ?
Dans le contexte actuel, les risques liés aux personnes paraissent plus élevés que ceux liés à la nature. Or, ces risques sont les plus difficiles à évaluer. Pouvez-vous nous assurer que les sites Seveso sont dotés d'un contrôle des entrées permettant d'exclure toute entrée non autorisée ?
Le mouvement social touchant les raffineries ne constitue-t-il pas un risque supplémentaire pour la sécurité de ces sites ?
Enfin, avez-vous des réponses à apporter au nouveau risque que constitue le développement des drones ?