Ma réponse s'articulera autour de quatre axes : la sûreté, les transports, l'externalisation et le développement industriel.
S'agissant de la sûreté, j'ajouterai à ce qui a déjà été dit qu'en complément du criblage, qui relève de la législation du travail – et non de la réglementation Seveso ou de la sûreté –, nous avons décidé de limiter, dans tous les sites chimiques, l'accès à certaines zones. Bien entendu, ce n'est jamais parfait, mais des efforts considérables ont été faits dans ce domaine. Par ailleurs, l'accessibilité de l'information est un véritable défi. On ne peut pas en effet tout publier sur internet – les produits, l'endroit où ils sont stockés, leur nature explosive ou dispersive – sans risquer de donner des informations à un terroriste. Il faut donc trouver un équilibre. C'est pourquoi nous avons demandé que ces éléments soient retirés des sites internet, dans le cadre d'une concertation et en nous efforçant de globaliser les informations.
S'agissant du transport des produits chimiques, la question est pertinente car celui-ci se fait à 85 % par la route. Nous souhaitons donc que se développe le fret ferroviaire, dont vous connaissez comme moi les difficultés. Il s'agit donc d'un véritable défi, mais, à l'évidence, les produits sont plus sécurisés sur des trains.
Par ailleurs, je précise que toutes les entreprises extérieures intervenant sur des sites industriels Seveso seuil haut, que ce soit pour de la maintenance, des travaux ou de la comptabilité, sous soumises à une procédure d'habilitation.
Enfin, on constate que, depuis la loi de 2003, pas un seul nouveau site Seveso ne s'est ouvert en France. Or, la production de ce secteur est amenée à doubler au niveau mondial entre 2015 et 2035. Nous militons, bien entendu, pour que ce développement de l'industrie chimique se fasse, sinon en France, du moins en Europe. Du reste, le souhait d'une grande majorité des Français est que la part de l'industrie dans le PIB, qui est de 12 %, soit portée au moins à 15 % ou 18 %. Aussi souhaitons-nous que se développent les plateformes chimiques ; nous en avons identifié une vingtaine dans notre pays. Je rappelle que la plateforme chimique la plus importante en France occupe 1 500 personnes, la plus importante d'Allemagne 25 000 personnes…