Nous accueillons ce matin M. Jean-Christophe Thiery, président du groupe Canal+ et M. Maxime Saada, directeur général, accompagnés de M. Gérald-Brice Viret, directeur de Canal+.
Ces derniers mois, l'avenir du groupe Canal+ et de ses chaînes, gratuites et payantes, a fait régulièrement la une des médias. L'annonce de 264 millions d'euros de pertes en 2015 pour Canal+ France ainsi que la baisse de son nombre d'abonnés – même si cette baisse est un mouvement amorcé depuis quelques années déjà –, mais également certains propos du président Vincent Bolloré sur l'état de santé de la chaîne Canal+ ou de iTélé, ont légitimement généré de l'inquiétude quant à l'avenir du groupe, dont la place dans le paysage audiovisuel français est bien particulière en raison, notamment, de sa forte contribution au financement du secteur du cinéma et de la place consacrée au sport sur la chaîne Canal+.
On ne peut pas, enfin, ne pas évoquer cet « esprit Canal », dont nous sommes familiers depuis plus de trente ans et auxquels nous sommes tous très attachés. Qu'il me soit d'ailleurs permis, à cet instant, de rendre hommage à André Rousselet, qui vient de nous quitter et qui a joué le rôle que l'on sait dans la création de Canal+.
Notre commission étant compétente en matière de culture et de médias, mais également de sport, vous comprendrez aisément que nous soyons heureux de vous recevoir ce matin pour échanger avec vous sur la situation et les perspectives de votre groupe.
Nous serons bien sûr intéressés par ce que vous nous direz de votre stratégie globale de relance à court et moyen termes, et notamment sur l'intérêt que pourrait représenter, si l'Autorité de la concurrence l'autorise, l'accord de distribution exclusive des chaînes de beIN Sports.
Alors que Vincent Bolloré amorce une réduction drastique des plages en clair et au moment d'un grand « mercato » amenant nombre de départs du groupe – le dernier annoncé étant celui de Bruce Toussaint –, nous souhaitons également évoquer la situation de Canal+ et les évolutions qui pourraient être mises en oeuvre aussi bien en matière de programmation que de commercialisation.
Enfin, beaucoup d'interrogations se sont exprimées concernant iTélé, son format, son personnel mais aussi – pourquoi ne pas le dire – son indépendance ; aussi, alors même que le Parlement est en train de débattre d'une proposition de loi sur le pluralisme, la liberté et l'indépendance des médias, nous aimerions connaître les intentions du groupe concernant cette chaîne d'information en continu qui bénéficie d'un canal gratuit de la TNT.