Messieurs, permettez-moi, à mon tour, de saluer la mémoire d'André Rousselet, fondateur de Canal+ et proche de François Mitterrand, qui nous a quittés ce week-end.
Alors que le groupe Canal+ a connu depuis un an d'importants changements en termes de gouvernance et de programmation, je souhaite vous interroger sur deux sujets qui me semblent essentiels.
Tout d'abord, et puisque vous êtes aujourd'hui auditionné par des députés habitués à suivre ou à participer aux débats télévisés des chaînes de direct, j'aimerais vous interroger sur l'avenir de la chaîne iTélé, et sur la place de la politique dans ses programmes. En effet, à la rentrée prochaine, la chaîne iTélé, rebaptisée C-News, devrait couvrir « plus de sport, plus de cinéma, plus de culture, plus d'économie, plus d'international » Si ces orientations annoncées par Vincent Bolloré en mai sont intéressantes, je m'inquiète cependant de l'absence de la politique parmi ces perspectives. La chaîne iTélé est en effet connue et appréciée pour ses émissions de débats sur l'actualité, qui permettent au grand public de voir se confronter des représentants de couleur politique différente et de comprendre leurs divergences. Je pense en particulier aux émissions du soir : Tirs Croisés, On ne va pas se mentir, ou Galzi jusqu'à minuit. Ces émissions sont essentielles à la vitalité d'une grande démocratie comme la France. Quelles assurances êtes-vous aujourd'hui en mesure de nous donner sur la permanence de ces programmes à la rentrée prochaine ?
Par ailleurs, le groupe Canal+ est, depuis sa création, un acteur majeur du financement du cinéma en France via son obligation d'investir 12,5 % de son chiffre d'affaires dans le pré-achat de films, dont 9,5 % de longs-métrages d'expression française. Or, lors du dernier festival de Cannes, l'absence de Canal+ a été l'objet de vives inquiétudes de la part des professionnels du cinéma. Monsieur le président, monsieur le directeur général, doit-on craindre un désengagement de Canal+ dans le financement du cinéma en France, ce qui serait particulièrement dommageable pour notre production artistique ?