On a bien compris les problèmes de trésorerie, qui ont diminué avec le retrait des dispositions initialement prévues dans le décret d'avance, ainsi que les enjeux auxquels vous devez faire face. Cependant, cette situation résulte de votre modèle économique. En 2016, ce modèle est-il toujours valable ? Il repose sur trois piliers : la recherche en amont qui est la recherche fondamentale, la recherche appliquée, conduite dans les instituts de recherche technologique, et la valorisation.
Quelle stratégie avez-vous pour l'emploi scientifique et quels défis devez-vous surmonter ? Vous employez 16 000 CDI, un millier de thésards et des chercheurs postdoctoraux. Les difficultés actuelles en termes d'emploi s'accentueront dans les années à venir. La recherche fondamentale ne deviendra-t-elle pas la variable d'ajustement ? Ce sujet me préoccupe énormément, car il ne faut pas remettre en question les coopérations extraordinaires avec l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et le CNRS, sous peine de menacer l'identité même du CEA.
Où en sommes-nous du projet ITER et de la mise en activité du laser mégajoule ?
Je n'aborderai pas le sujet des projets de recherche européens, car vous êtes très bons en la matière. Il faudrait que vous diffusiez à d'autres organismes vos méthodes pour atteindre un tel succès !
Vous avez rappelé que le Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault à l'époque, vous avait confié la mission de créer des instituts de recherche technologique : quel bilan en dressez-vous ?
J'ai travaillé avec Patrick Hetzel sur les investissements d'avenir, et l'on a constaté que les sociétés d'accélération du transfert de technologie (SATT) télescopaient votre politique de valorisation et de brevet. Quelles relations ont été mises en place entre le CEA et les SATT ?