Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 21 juin 2016 à 21h30
Biodiversité — Discussion générale

Barbara Pompili, secrétaire d’état chargée de la biodiversité :

Nous le ferons tout à l’heure et j’espère que cela nous permettra de nous retrouver tous ensemble pour un vote positif.

J’en viens à l’accusation selon laquelle nous préférerions l’idéologie au pragmatisme. Sans vouloir en rajouter, je voudrais vous dire que depuis que j’ai pris en main ce dossier, je suis allée sur le terrain, à la rencontre de tous les acteurs concerné, notamment les acteurs économiques ; j’ai également reçu au ministère les représentants de toutes les professions que vous avez mentionnées avec lesquels j’ai dialogué. Je ne peux donc pas vous laisser dire que ma politique se réduit à des postures.

Vous avez raison de vous féliciter de ce débat, monsieur Weiten, en considérant que de tels débats sont trop rares dans l’hémicycle. Il est en effet essentiel pour notre avenir de parler de ces questions et je vous remercie de l’avoir souligné. Vous avez également rappelé les apports du Grenelle de l’environnement, que nous consolidons avec ce projet de loi.

Vous avez évoqué les nombreux acteurs concernés, notamment les agriculteurs – j’y reviendrai. Vous avez aussi évoqué, après d’autres, une prétendue cacophonie gouvernementale. Je tiens à vous rassurer sur ce point qui, je le sais, vous inquiète beaucoup : c’est au nom de tout le Gouvernement que je m’exprime aujourd’hui, sur tous les sujets, y compris celui des néonicotinoïdes. Sur ce point, je porte, outre ma propre parole, celle de Ségolène Royal et de Stéphane Le Foll.

Je vous remercie également d’avoir fait part de votre satisfaction s’agissant de toutes les dispositions relatives à l’outre-mer. Je crois que de nombreux collègues vous suivent sur ce point.

Vous avez eu raison, Joël Giraud, de rappeler que la France est le cinquième « point chaud » de la biodiversité mondiale : cela méritait d’être rappelé afin de renforcer notre sentiment de responsabilité vis-à-vis de nos concitoyens mais aussi du reste du monde.

Vous avez évoqué la nécessité d’un effort pédagogique via ce projet de loi mais aussi au travers d’un certain nombre d’initiatives que je prendrai d’ici l’année prochaine : je travaillerai en effet beaucoup dans cette perspective car, à la différence de la question du changement climatique, celle de la préservation de la nature et de la biodiversité doit encore mûrir dans les esprits, quels qu’ils soient, tant du côté des citoyens que des différents acteurs en présence.

Patrice Carvalho a rappelé lui aussi l’importance de l’outre-mer, qui confère à la France une place unique dans le monde. Il a, comme d’autres, remercié Geneviève Gaillard pour son travail et je le fais à mon tour. Le vote favorable du groupe GDR constitue une avancée qui témoigne que la majorité peut se retrouver sur des sujets importants. Je l’en remercie.

Chantal Berthelot, vous avez abordé plus précisément les questions relatives à l’outre-mer, notamment celle des mangroves. Le programme d’action territorialisé est absolument essentiel. J’ai assisté au colloque que vous avez évoqué et je peux vous assurer que je suivrai de près cette question ainsi que celle de l’application du Protocole de Nagoya, notamment en Guyane. J’avais prévu de m’y rendre mais je suis malheureusement contrainte de repousser ma visite puisqu’elle devait avoir lieu la semaine où le texte sera examiné au Sénat – je ne le sais que depuis quelques jours. Vous pouvez néanmoins compter sur moi pour venir dès que possible découvrir votre magnifique région et les populations qui ont fait, font et continuent de faire beaucoup en faveur de la biodiversité.

Bien sûr qu’il ne faut pas opposer agriculteurs et apiculteurs, monsieur Menuel ! Les agriculteurs, comme je le leur ai dit lors de nos nombreuses rencontres sur le terrain, ne doivent pas se sentir stigmatisés par qui que ce soit. Ce sont des travailleurs de la biodiversité qui ont aussi subi ou vécu – on peut le dire comme on veut – une politique agricole qu’on leur a demandé de suivre pendant des dizaines d’années.

Aujourd’hui, on leur demande de revoir leurs priorités à l’aune des nouvelles connaissances dont nous disposons. Ils doivent s’adapter, même si cela est très difficile pour eux, parce que c’est ainsi qu’ils prépareront leur avenir. Nous les accompagnerons en leur donnant des perspectives claires – c’est en cela que nous divergeons sur la question des néonicotinoïdes – de manière à stabiliser enfin la situation. Pour ce faire, nous devons prendre des mesures qui leur permettent de se projeter dans l’avenir.

Je ne doute pas que nous réussirons à trouver des solutions mais je peux vous garantir qu’il n’est absolument pas question pour le Gouvernement de laisser les agriculteurs au bord de la route. Au contraire, nous serons à leur côté. Non seulement ils sont les premiers acteurs de la biodiversité mais ils sont malheureusement aussi les premières victimes des désastres sanitaires liés aux pesticides.

Vous avez également dit que la biodiversité est un capital à préserver. Au risque – n’écoutez pas, de l’autre côté de l’hémicycle

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion