Cet amendement pourrait paraître anodin, mais je le crois d’importance, compte tenu de la nature du texte que nous examinons.
La nature est par essence indivisible. Au cours de l’histoire, sa conception fut l’objet d’une série de débats philosophiques, religieux, puis, très malheureusement, économiques. Je fais partie de ces élus enracinés qui se moquent profondément des étiquettes et des interprétations médiatiques mais pour qui le bon sens provençal fut la meilleure des écoles. Or le bon sens provençal a conservé cette ancienne conviction d’Aristote que la nature est un tout, une étendue.
Descartes est venu plus tard nous rappeler qu’il nous appartient de la dominer, c’est-à-dire de la magnifier mais en la respectant. En précisant les expressions de la nature, vous laissez en réalité la porte ouverte à tous ceux qui voudraient la morceler, l’adapter à leur appétit financier ou mercantile. Acceptez donc que l’harmonie n’ait pas besoin de la loi et que, par « nature », chacun, dans son bon sens, entende de quoi nous parlons, dans la mesure – et dans la mesure seulement – où le matérialisme ne règne pas en maître car c’est le matérialisme, tous les matérialismes, qui détruisent la nature.