Intervention de Jacques Bompard

Séance en hémicycle du 21 juin 2016 à 21h30
Biodiversité — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Bompard :

Une atteinte à l’environnement est une rupture de l’ordre qui règle la vie. Vous le savez, deux positions concurrentes existent quant à l’analyse de la richesse de la biodiversité. Pour les uns, la nature est un dieu qu’il ne s’agirait en aucun cas de déranger. En cela, et en cela seulement, une certaine tendance écologiste rejoint certaines dimensions du monde primitif, qui vit en symbiose avec la nature. Pour les autres, l’ordre naturel est d’abord et avant tout le lieu d’expression et d’accomplissement du bien commun. Aussi convient-il de préciser la nature des atteintes faites à l’environnement, lequel, pour moi, n’est pas un dieu mais une condition du possible.

Or il semble que cette partie du texte sombre dans l’idéologie panthéiste. Ainsi – et c’est assez représentatif du texte – les expressions « préservation des continuités écologiques » et « services environnementaux qui utilisent les fonctions écologiques d’un écosystème pour restaurer, maintenir ou créer de la biodiversité », à la fin de l’alinéa 8, sont absolument incompréhensibles pour toute personne en contact fréquent avec la nature. L’objectif du projet de loi est de ce fait difficile à comprendre, ce qui revient à laisser à des technocrates le soin de définir ce qui devrait relever du bon sens.

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