Je trouve ce débat quelque peu surréaliste. Lorsque l’on suit l’évolution d’un concept comme celui d’espèce, on voit bien qu’il devient de plus en plus flou, de plus ou plus indéterminé, et qu’il évolue au fil du temps. La vie elle-même est inventivité et évolution permanentes. Or vous avez, madame la secrétaire d’État, une vision totalement statique des choses. Vous avez fait référence à l’île d’Ouessant ; mais quelles étaient la faune et la flore là-bas avant l’apparition de l’homme et l’invention de l’agriculture ?
L’homme fait aujourd’hui partie du biotope. Depuis qu’il a domestiqué les espèces, il a changé le génome de celles-ci ; désormais, il fait partie du jeu. Mais vous, vous privilégiez une vision statique, sans aucune évolution possible, en totale contradiction avec les recherches actuelles en zoologie. Votre vision est fermée, alors que les espèces s’adaptent.
Nous avons eu il y a deux ans des débats qui se sont achevés par le suicide d’un berger, chez moi, parce qu’une espèce constituée par un super-prédateur, qui se trouve au sommet de la pyramide alimentaire, en concurrence directe avec l’homme, le loup, n’est plus adaptée aux zones territoriales fermées de l’Europe de l’Ouest, où tout est clos, tout est métré.
Je ne comprends pas votre raisonnement. Vous aviez l’intention de préserver une multitude de variétés dans le biotope qui nous entoure, mais en adoptant une vision totalement statique et contre-productive, qui ne correspond en rien à ce qu’est la vie aujourd’hui.