Intervention de Sébastien Mosneron-Dupin

Réunion du 15 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Sébastien Mosneron-Dupin, directeur général de l'agence Expertise France, communication de M. Jean-René Marsac, sur le projet de contrat d'objectifs et de moyens d'Expertise France, et avis de la commission sur ce projet :

Je voudrais tout d'abord saluer M. Loncle et M. Schneider, qui sont à la fois très présents et très utiles au conseil d'administration. Par ailleurs, je confirme que le Parlement a véritablement fait oeuvre utile, d'autant qu'il n'est pas toujours simple de fusionner des organismes en demandant à leurs directeurs généraux de se faire hara-kiri au nom de l'intérêt général.

Si pendant longtemps plusieurs structures ont perduré côte à côte, c'est d'abord parce que l'administration est un écosystème dans lequel il y a beaucoup de naissances et peu de morts. C'est surtout parce qu'à l'origine la coopération technique relevait des ministères qui, après s'en être chargés eux-mêmes, ont créé des démembrements qui sont devenus des opérateurs, chacun de ces opérateurs revendiquant un métier très spécifique. En réalité, si le savoir-faire en matière de protection sociale n'est pas le même qu'en matière de police, qualifier un besoin, définir une méthodologie, gérer un vivier d'experts ou des projets de coopération sur la durée relèvent d'un métier en commun, celui de l'expertise technique. Créer une structure unique était donc une décision de bon sens.

En ce qui concerne le climat social, si nous n'avons pas été jusqu'à marier MSF et Ersnt & Young, nous avons néanmoins marié des gens très différents. Je pense malgré tout pouvoir affirmer qu'au bout de dix-huit mois nous sommes parvenus à créer un embryon de culture d'entreprise. Une fusion prend du temps, et il a fallu définir des process et des méthodes de travail communes, convaincre des équipes qui pensaient toutes détenir la vérité en matière de coopération de se rallier à une vérité commune.

Je suis par ailleurs en passe de signer un accord d'entreprise, qui placera les salariés sous un régime de temps de travail commun – aujourd'hui, il peut y avoir jusqu'à douze jours de congés en plus ou en moins entre deux membres d'un même bureau, et parfois mille euros de différence dans la rémunération de personnels qui ont les mêmes fonctions et la même ancienneté. Il est donc urgent d'amorcer un processus d'harmonisation, qui ne se fera pas du jour au lendemain mais qui est essentiel à la cohésion du groupe.

Pour ce qui est de nos actions concrètes au Mali, monsieur Loncle, il s'agit évidemment d'un pays où nous sommes très investis. D'abord en matière de sécurité puisque nous assurons, pour le compte de l'ONU, la logistique de la MINUSMA, notamment à Gao ou à Tessalit. Si cela peut sembler une mission assez éloignée de l'aide au développement, elle est pourtant absolument essentielle car il n'y aura pas de développement au Mali sans sécurité. Nous avons remporté hier un contrat de plus de 20 millions d'euros auprès du Fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique (FFU), qui est un fonds européen, ce qui est, d'une certaine manière, monsieur Myard, une manière de récupérer une partie de notre mise.

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