À toutes ces questions je vais en rajouter, si vous le permettez Monsieur le Ministre, deux ou trois autres.
D'abord, mon sentiment - mais je pense que c'est aussi ce qui s'est dégagé des questions de mes collègues - est que même si c'est très difficile, je ne vois pas en quoi on vous reprocherait d'essayer. Il est évident que l'on ne peut pas se substituer aux principaux belligérants, mais continuons, parce que sinon on oubliera, comme l'a très bien dit Michel Vauzelle, ce que conflit existe. Pour autant il ne faut bien évidemment pas tout ramener à ce conflit.
Comment voyez-vous l'évolution de la situation intérieure en Irak ? On voit que l'armée irakienne se bat bien pour imposer la reprise de Falloujah, ce qui n'est pas la première idée qui nous viendrait à l'esprit. Le gouvernement irakien est cependant toujours pris dans une crise politique. Par ailleurs, rien n'est résolu avec le Kurdistan.
En Syrie on voit bien que les choses sont bloquées, puisqu'il n'y a même pas de date fixée pour la reprise des négociations. Comment évaluez-vous les intentions des Russes ? Quels sont leur moyens - ou leur absence de moyens - de pression sur Bachar al-Assad ? Celui-ci a quand même déclaré dernièrement que son objectif était la reconquête de chaque centimètre du territoire, et vous-même vous êtes vivement insurgé au sujet de la violation des couloirs humanitaires qui avaient été convenus.
Enfin sur la Libye - et c'est une bonne nouvelle dans cet océan de problèmes - les forces de Daech à Syrte ont été considérablement réduites, et sembleraient retranchées dans l'un des quartiers de Syrte. Comment voyez-vous l'accompagnement futur du gouvernement Sarraj ? Où en est-on dans le désarmement des milices ? Par ailleurs, voyez-vous une possibilité d'unir les milices de Misrata, qui sont arrivées jusqu'à Syrte avant le général Haftar et ses combattants ?
Vous ferez le tri dans tout cela, car c'est un survol général, mais je voulais quand même aborder ces questions.