Intervention de Rudy Salles

Réunion du 14 juin 2016 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Je tiens à remercier la ministre pour sa présence devant notre commission ; les débats portant sur les questions d'éducation ne manquent pas, et il importe que la représentation nationale soit régulièrement informée des actions du Gouvernement.

Trop longtemps méprisé, l'enseignement professionnel n'en constitue pas moins un rempart contre le chômage, et fournit à nos entreprises les compétences adaptées à leurs besoins. Dès le Moyen Âge, dans les bourgs et les villes, cette méthode a fait ses preuves : les apprentis se formaient auprès des corporations avant de devenir des compagnons et de compléter leur formation chez différents maîtres. Depuis longtemps, nos voisins européens, suisses, autrichiens ou allemands, mettent l'enseignement professionnel en valeur, et leurs résultats en termes de taux d'emploi et de chômage des jeunes sont singulièrement probants.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 70 % des apprentis trouvent un emploi durable à l'issue de leur formation malheureusement, alors qu'il constitue un véritable tremplin vers l'emploi ainsi qu'un formidable outil d'insertion professionnelle, l'apprentissage tourne au ralenti dans notre pays. Les entrées en formation professionnelle ont reculé de 8 % en 2013 et de 2,9 % en 2014, et l'embellie constatée en 2015 ne compensera pas les baisses successives.

Depuis 2012, l'apprentissage a subi l'accumulation de décisions aux conséquences dramatiques prises par le Gouvernement, alors qu'il s'agit d'un secteur très sensible aux mesures législatives et réglementaires. Que l'on considère le financement ou la gouvernance, les mesures néfastes se sont accumulées.

En dehors de l'adaptation de la réglementation, l'un des axes majeurs de réforme méritant largement d'être exploré consisterait à mettre fin à la trop forte étanchéité persistant en France entre le monde de l'éducation et celui de l'entreprise. Les besoins de l'entreprise évoluent très rapidement, et l'éducation nationale n'est pas assez réactive : l'adéquation entre la formation et l'emploi nécessite un soutien plus actif de cette filière.

Au-delà des interrogations habituelles et légitimes sur les mesures adoptées par le Gouvernement afin de revaloriser cette filière et de rapprocher l'école du monde du travail, ma question est la suivante : le Président de la République annonce régulièrement qu'il souhaite favoriser les filières professionnelles et l'apprentissage, alors, pourquoi ne pas individualiser davantage les parcours et encourager les élèves à développer leurs compétences professionnelles ?

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