Je suis impressionné car c'est courageux de la part des éleveurs de dire ici ce qu'ils font, même si c'est à la limite de la légalité. Mais je sais qu'ils sont nombreux à pratiquer cette forme d'abattage qui est intelligente, respectueuse pour l'animal, pertinente sur le plan économique – le circuit court – et financièrement intéressante pour l'éleveur. Or, ils sont obligés de le faire, pour certains clandestinement, pour d'autres officiellement. Je pense qu'il faut les entendre parce qu'ils proposent une piste de réflexion pour notre commission.
Nous avons un abattoir mobile à Sarcelles depuis deux ans, qui fonctionne très bien. Au moment de l'Aïd, on tue 2 000 moutons en trois jours, au vu et au su de tout le monde, sous le contrôle des services vétérinaires. L'abattoir est ouvert, les gens voient leur mouton vivant et ils repartent huit minutes après avec la carcasse. Cela se passe à vingt minutes de Paris début septembre, je vous y invite pour une journée expérimentale. C'est propre, c'est contrôlé, tout le monde est content, ce n'est pas très cher et c'est très efficace. Cela permet de développer une activité économique au plus proche des personnes.
Le responsable de l'opération doit aller recruter pendant trois jours cinq Gallois – ce sont les plus efficaces, paraît-il. Tout est mécanisé, c'est assez impressionnant : ils tuent l'animal, ils le basculent dans une chaîne mécanique où il est dépouillé et éviscéré, tout le monde voit ce qui se passe. Cela me paraît être une solution intelligente, peu coûteuse, efficace, respectueuse pour l'animal et pour l'hygiène. Nous sommes deux ou trois villes à faire cela en France.