Il faut d'abord distinguer la souffrance et la douleur sur laquelle travaillent mes collègues de l'INRA.
En tant que sociologue, je m'intéresse à la souffrance des humains et des animaux. La souffrance est subjective : face à un même fait, on n'éprouve pas la même souffrance.
Pour penser la souffrance des animaux à l'abattoir industriel, il faut la relier à ce qui se passe en amont, c'est-à-dire à la production industrielle. Pour moi, les animaux souffrent de leur naissance à leur mort dans le système industriel. C'est un système violent qui ne tient aucun compte de la subjectivité des animaux : le seul but est de produire le plus vite possible, le moins cher possible. Les animaux sont maltraités dans le système de production, ils sont toujours maltraités à l'abattoir, mais c'est un seul et même processus.