Les enquêtes montrent cette complexité de l'élevage : les éleveurs ont une relation affective avec les animaux mais ils savent que le bout du travail, non pas le but, c'est de les tuer. Dans les enquêtes que je réalise actuellement auprès des éleveurs, je note une forte demande de leur part de revenir sur des choses qui ont été imposées par l'industrialisation de l'élevage, comme le choix des races, notamment pour augmenter l'espérance de vie. Les cochons de Stéphane sont abattus au bout d'un an ; en système industriel, c'est cinq mois et demi…
La relation à l'animal en élevage se définit à la fois par la proximité, mais aussi par une certaine distance : si on aime trop les animaux, on ne peut plus les tuer. Les animaux préférés des éleveurs ne vont pas à l'abattoir, ils meurent à la ferme. Cela demande un travail sur soi.