Intervention de Jean-Paul Bigard

Réunion du 15 juin 2016 à 18h30
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Jean-Paul Bigard, président du directoire du groupe Bigard :

Cela fait plusieurs années que le bien-être animal a été intégré dans la formation. Il fait l'objet de thèmes écrits pour apprendre à manipuler les animaux. Je rappellerai qu'une formation est dispensée aux chauffeurs chargés de faire monter les animaux dans les camions, et nous avons des référents dans chaque abattoir : leur travail consiste à récupérer l'animal dans le camion, à le faire descendre, à le convoyer au poste d'identification où l'on contrôle les boucles. Ensuite, très souvent lorsqu'il s'agit des gros bovins, il faut les stocker en logettes où il y a systématiquement de l'eau, du foin et de la paille dès lors que le délai d'attente avant l'abattage est de quelques heures. Enfin, il faut conduire l'animal vers le poste d'étourdissement. Ces gens-là n'ont pas besoin d'avoir une formation au couteau, mais ils ont suivi une formation spécifique sur l'attitude à adopter avec l'animal.

Je vous ai dit que nous n'employions pas d'intérimaires à ces postes-là. Il faut en effet des femmes et des hommes qui aiment les animaux, même si c'est pour les conduire à la mort. Chaque semaine, je visite trois ou quatre abattoirs. Je passe toujours par la bouverie, car j'ai plaisir à discuter avec des garçons qui sont dans leur tenue verte ou bleue. Les animaux, c'est leur univers. Et vous ne pourrez pas les faire travailler au poste d'affalage et d'étourdissement ou au désossage. Ils sont avec les animaux, et ça leur va très bien. La formation a été facile à conduire avec ces gens-là, car ils ne sont pas stressés par des cadences. Dans un abattoir qui traite 400 à 500 bovins par jour, il y a une demi-douzaine de femmes et d'hommes à ce poste, et deux équipes se succèdent, de cinq heures du matin à vingt et une heures. Ce sont eux qui gèrent le parc d'animaux. Cela fait deux ou trois ans que nous avons développé ces formations. Je vous concède que ce n'était pas le cas il y a dix ans. On se préoccupait alors de l'affûtage des couteaux ou du mode opératoire, des découpes anatomiques, de la façon de traiter la viande, mais pas de l'amont. Nous ne refusions alors jamais de charger un animal.

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