Le grand rabbin Fiszon vous apportera une réponse technique concernant l'étourdissement. Il y a toujours, dans la vie, un idéal et une façon dégradée d'envisager les choses. On envisage toujours l'idéal ; après, on fait comme on peut… Si certains pays ont décidé de faire différemment, ils font différemment. L'intelligence du système laïque, en France, grâce auquel l'État n'intervient pas dans la police des cultes, nous conduit à répondre par la négative à votre question sur l'étourdissement.
Pour ce qui est des parties arrière, vous avez raison. Je n'en ai jamais consommé, mais on me dit qu'elles seraient les meilleures parties de la viande. Et en effet, il serait plus simple d'avoir un circuit complet sans avoir à les réintégrer dans le circuit courant, grand public, avec tous les problèmes de traçabilité que cela pose. Nous allons y travailler, mais comme cette question vient de la représentation nationale, je me dois d'y trouver une réponse collective.
Le judaïsme est divisé en deux grandes branches, l'une appelée séfarade et l'autre ashkénaze. La première – il y a de cela cinq cents ans – se trouvait plutôt dans des pays musulmans – le Maghreb essentiellement – et l'autre était située en pays chrétiens. Quand les juifs disent, comme le rabbin de Cracovie, ne pas savoir retirer le nerf sciatique, les parties arrière repartent dans le circuit courant et les chrétiens n'ont aucun problème pour consommer cette viande. Dans un pays à forte population musulmane au contraire, les musulmans ont une réticence à consommer une viande que les juifs déclarent non casher. Du coup, nous avons gardé cette tradition du geste : dans de nombreux pays, y compris en Israël, il s'est transmis. Nous pourrons en tout cas mener ce travail interne grâce à votre question.