Intervention de Annick Le Loch

Réunion du 16 juin 2016 à 11h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Le Loch :

Je vous remercie pour vos contributions et j'ai beaucoup appris en vous écoutant.

Hier soir, nous avons longuement échangé avec un grand industriel français qui nous a déclaré qu'il y avait de gros progrès à faire en matière d'abattage rituel en France. Il a même dit que c'était « le bordel », pour reprendre ses propres termes… Quant à l'abattage casher, il trouvait même que c'était encore pire, car extrêmement violent – ce qui m'a touchée. Il a évoqué l'uniformité à rechercher et insisté sur la nécessité de parfaire la formation des sacrificateurs. Il a mentionné, toujours à propos de l'abattage rituel, si je me souviens bien, un appareil testé dans un abattoir de Castres pour lequel il attendait un agrément afin de pouvoir l'utiliser au plan national. Il s'agit d'un appareil qu'il a fait venir de Nouvelle-Zélande et qu'il a dans un premier temps testé dans le Nord de la France ; malheureusement, les services de l'État n'y ont, à l'entendre, prêté aucun intérêt, contrairement à ceux de Castres.

Par ailleurs, j'ai lu récemment un article sur la multiplication désordonnée des certifications halal – je crois d'ailleurs, monsieur le recteur de la grande mosquée de Paris, que vous vous êtes séparé, à un moment donné, de votre certificateur, mais je ne sais pour quelle raison. Il n'y aurait en tout cas pas de normes, aucun cahier des charges uniques en France. Pour moi, la religion est une, or il y a plein de certifications halal, alors j'avoue que je ne comprends pas bien, c'est pourquoi je souhaite obtenir de votre part une clarification sur ce point. J'ai lu aussi que l'égorgement totalement rituel d'un poulet coûterait très cher s'il fallait respecter strictement cette façon de faire… Vous me faites signe que c'est ce que vous faites, il ne s'agit donc pas de commentaires fondés.

Pensez-vous, donc, qu'il puisse y avoir une seule définition de l'abattage rituel et un seul certificat halal alors que je crois qu'il y a plus de six certificateurs en France ?

1 commentaire :

Le 29/10/2016 à 08:41, laïc a dit :

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" Quant à l'abattage casher, il trouvait même que c'était encore pire, car extrêmement violent – ce qui m'a touchée."

On ne peut pas prétendre d'un côté défendre la cause animale, en finir avec la souffrance animale dans les abattoirs, et de l'autre laisser ces pratiques abominables perdurer comme si de rien n'était, tout cela parce qu'elles sont "religieuses", et donc au-dessus des lois. (le "donc" n'a rien de théorique, c'est ce qu'on conclut de la pratique en lisant les échanges lors de cette commission.)

Si la laïcité a un sens, c'est ici et maintenant qu'il faut l'appliquer. L'élection présidentielle arrive, les candidats doivent se déterminer sur la souffrance animale dans les abattoirs. Les exceptions religieuses à la loi commune ne peuvent plus continuer.

Pour ma part, et j'invite tous les Français à en faire autant, il me sera impossible de voter pour un candidat qui refusera d'en finir avec l'abattage religieux et d'appliquer vraiment la laïcité.

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