La création de notre commission d'enquête fait suite aux scandales que vous connaissez. Nos concitoyens – les consommateurs – ont réagi massivement, parce qu'ils veulent être certains qu'il n'y a pas de souffrance animale inutile. Notre travail consiste donc à dresser un état des lieux. Aussi justes soient-elles, les observations que nous pourrons faire ne remplaceront pas, pour nos concitoyens, les certitudes qu'ils se forgeront par eux-mêmes.
Vous avez formulé plusieurs objections à l'idée de la vidéosurveillance. Vous dites en premier lieu que le personnel se sentirait surveillé. Certes, mais c'est le cas dans des milliers de commerces : les caissières de supermarché ont une caméra au-dessus de leur poste de travail. Que vous le vouliez ou non, le refus du vidéo-enregistrement peut induire une suspicion chez le consommateur. Vous expliquez en deuxième lieu que les inspecteurs vétérinaires et les personnels sanitaires sillonnent les établissements. Mais, dans les établissements de petite taille, il n'y a pas présence permanente, mais passage régulier de ces personnels – ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Le vidéo-enregistrement peut donc permettre d'amplifier les moyens de contrôle sanitaire existants sans qu'il soit nécessaire de créer des postes supplémentaires. En effet, l'État n'a pas de moyens infinis en la matière. Si l'on voit la vidéosurveillance comme un moyen d'amplifier l'action des services de contrôle et d'offrir une garantie supplémentaire à nos concitoyens, votre position ne risque-t-elle pas d'être contre-productive pour la filière ?