Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 21 juin 2016 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous avons le plaisir d'accueillir, pour une réunion fermée à la presse, M. Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha. Nous évoquerons ensemble la situation de la Tunisie où, depuis le changement de régime, trois délégations de la commission se sont rendues ; une mission d'information, présidée par Guy Tessier et dont le rapporteur est Jean Glavany, s'y rendra très prochainement. J'y ai moi-même effectué plusieurs visites et, au cours de la dernière, très récente, vous m'avez fait l'honneur, monsieur le président, de m'accorder un entretien.

Le premier sujet d'intérêt pour nous est l'évolution de votre parti. Ennahda, parti islamiste, comme il est convenu de qualifier les partis qui se réclament d'une obédience liée à l'islam, représente désormais le groupe le plus important à l'Assemblée des représentants du peuple. Lors de votre Xe congrès, en mai dernier, vous avez fait voter une mutation spectaculaire, posant personnellement la question de la transformation d'Ennahda, qu'il s'agisse de son idéologie, de sa stratégie ou de ses alliances, en la situant dans un contexte de démocratie et de transparence, et décrivant cette évolution comme « une sortie de l'islam politique ». Qu'entendez-vous par là ? Pourquoi ce changement, et qu'implique-t-il en pratique ?

Nous aimerions aussi connaître votre opinion sur la situation intérieure, très dégradée sur le plan économique et social. Les inégalités sociales et territoriales à l'origine de la révolution perdurent et les réformes annoncées – fiscalité, assainissement budgétaire, réforme de l'État – se font attendre ; comment expliquer que, en dépit d'une majorité confortable, le gouvernement conduit par M. Habib Essid peine à les mener à bien ? Le blocage vient-il du Parlement ou du Gouvernement ? Le président de la République a lancé de très larges consultations en vue d'un prochain remaniement. Qu'attendez-vous du changement de gouvernement en termes d'impulsion et d'orientations politiques ? Souhaitez-vous que votre mouvement soit davantage représenté au sein de l'exécutif ? Quelles réformes vous paraissent prioritaires ?

La sécurité reste fragile après les graves attentats commis contre le musée du Bardo, contre un hôtel à Sousse, et à Tunis en 2015, et l'attaque spectaculaire de Ben Guerdane le 7 mars 2016 ; sachez qu'en ces moments, nous avons été, en pensée, aux côtés du peuple tunisien. Les événements en Libye font craindre à la Tunisie voisine une déstabilisation croissante. Vous nous direz comment vous appréciez la situation et ce qui, outre la recherche d'un indispensable accord politique, devrait être fait pour ramener ce pays à davantage de paix et de stabilité.

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