Cela ne se passe pas ainsi. L'UCLAT me fournit des analyses et l'EMOPT, qui encore une fois n'est pas une structure mais une méthode de travail, rassemble autour d'Olivier de Mazières des personnes issues des services pour assurer un suivi en continu des individus portés au FSPRT. Ce travail est relayé par les correspondants de ces services du ministère sur le territoire puisque, depuis avril 2014, se réunissent régulièrement autour des préfets et des procureurs l'ensemble des services du ministère pour un suivi localisé. L'UCLAT et l'EMOPT ne sont pas dans les mêmes locaux mais ils se réunissent chaque semaine autour de mon cabinet et de moi-même pour agréger la totalité des données. La connexion est permanente.
Une fusion des fichiers est problématique. Les informations dont nous disposons sont classifiées et tous les services ne sont pas habilités à recevoir ce type d'informations. Par ailleurs, la constitution d'un fichier immense pose des problèmes au Conseil d'État et à la CNIL. Cela dit, l'absence de fichier unique n'empêche nullement la communication entre services ; vous avez évoqué la cellule Allat, il y en a d'autres. Nous avons fait le choix du pragmatisme.
La SDAO et le SCRT sont des structures complémentaires et nous craignons qu'une fusion prive la gendarmerie de sa capacité de renseignement sans améliorer pour autant le renseignement territorial. Le SCRT exploite les renseignements concernant tous les domaines de la vie institutionnelle, économique et sociale, et étudie les faits de société susceptibles de remettre en cause les valeurs républicaines, telle que les dérives sectaires et les phénomènes de repli communautaire et identitaire. Il centralise le renseignement et réalise des synthèses au profit des autorités gouvernementales et administratives. En tout, 200 gendarmes servent dans ses rangs : 40 au niveau central, 160 dans les services locaux. Dans le cadre du plan de lutte antiterroriste, 100 militaires de plus renforceront le SCRT.
La SDAO joue un rôle central dans la gestion des événements en zone gendarmerie, grâce à deux structures indispensables. Le premier pilier en est le centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie, qui suit en direct l'ensemble des opérations conduites par les gendarmes, plus de 8 000 par jour, soit 2,9 millions par an. Le second pilier est le centre d'analyse et d'exploitation, qui joue un rôle d'anticipation. Il ne faut pas reproduire ce qui a été fait en 2008. Je tiens à maintenir tous les capteurs ouverts sur le territoire national. Ce qui n'empêche pas d'introduire, comme nous l'avons fait, des gendarmes dans le SCRT de manière à créer les conditions d'un rapprochement entre les structures.