Intervention de Meyer Habib

Réunion du 2 juin 2016 à 9h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Les travaux de cette Commission sont en effet conduits dans un esprit non partisan.

Vous avez, monsieur le ministre, tenu une réunion le 19 avril à Beauvau et pris l'initiative de réorganiser les services. Lors d'une première audition, vous avez indiqué que vous étiez favorable à un changement de doctrine d'intervention, et vous avez essayé de le mettre en place, en prévoyant en particulier une intervention sur les lieux en vingt minutes maximum. Vingt minutes, cela reste beaucoup. Entre le début des coups de feu au Bataclan et le premier tir de la police, il s'est passé moins de quinze minutes, mais cela a suffi à faire près de cent morts. Ne pourrait-on prévoir que le primo-intervenant ait la possibilité et même le devoir de tirer ? Avec la guerre que nous connaissons aujourd'hui, il faut aller plus loin.

L'aéroport Charles de Gaulle n'est pas suffisamment sécurisé, ainsi que l'écrasante majorité des aéroports en Europe. Nous avons passé une demi-journée à l'aéroport Ben-Gourion. Il y a aujourd'hui à Charles de Gaulle des militaires et plus de policiers, mais on ne peut rien faire contre quelqu'un qui viendrait se faire exploser avec une valise piégée. Il faut un premier cercle hermétique à quelques kilomètres de l'aéroport, avec un contrôle de toutes les voitures par des hommes et des caméras examinant les plaques minéralogiques.

Il faut en outre contrôler le personnel de l'aéroport et le catering à destination des avions : l'empoisonnement d'un pilote peut transformer un avion en arme de destruction massive. Ne convient-il pas également d'envisager la présence d'un policier en civil armé dans chaque avion d'Air France ? Les terroristes du 11 septembre 2001 n'étaient pas armés mais ils ont détourné des avions pour en faire de véritables bombes.

Je suis député, entre autres, de Franco-Turcs. Contrairement à ce que peut penser Mme Merkel, je considère que le fait de supprimer les visas, comme le souhaite à tout prix M. Erdogan, pour les ressortissants turcs est une très mauvaise idée.

Enfin, je suis inquiet de la doctrine d'une partie des Frères musulmans, telle qu'on la trouve au sein de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Même s'ils ne sont pas dans leur écrasante majorité des gens dangereux, leur discours est parfois contraire aux valeurs de la République et à notre pratique de la laïcité. Si le danger n'est pas immédiat, la question doit tout de même être traitée dès à présent.

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