Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 2 juin 2016 à 9h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur :

Je commencerai par répondre à vos autres questions.

En ce qui concerne, tout d'abord, l'état d'esprit qui est le mien, je n'ai jamais dit que cette Commission poursuivait des objectifs politiques ou partisans, mais si vous m'expliquez tous que ce n'est pas le cas je vais finir par avoir des doutes. J'ai simplement souhaité pouvoir aller au bout de mon propos car j'estime utile de profiter de ces échanges pour vous communiquer les informations dont je dispose. Je ne suis pas du tout sur la défensive, mais j'ai l'obsession des faits car, sur ces questions extrêmement complexes, il y a trop d'approximations.

Ma position ne consiste nullement à dire que la France n'a rien à se reprocher et que tout est la faute de l'Europe. J'ai expliqué ce que nous avions fait et à faire en France en matière de renseignement, comme recruter des contractuels pour analyser la masse d'informations et mieux appréhender la réalité des risques, un domaine dans lequel nous avons beaucoup de retard. Je souhaite simplement que les sujets que nous traitons soient les vrais sujets. Dans votre question, monsieur Lellouche, vous en avez pointé beaucoup.

Les sujets sur lesquels nous sommes en retard au plan européen sont nombreux. Sur ces sujets, la France est très déterminée et active. Il a été question du contrôle aux frontières pendant des années et il ne s'est effectivement rien passé, mais nous venons justement de prendre une décision et nous avons débloqué des financements : nous avons décidé d'augmenter de 250 millions d'euros le budget de FRONTEX. C'était une demande de la France. C'est une première étape mais cela ne suffira pas, et c'est pourquoi j'ai proposé de déléguer 120 policiers de la police aux frontières – nous sommes même prêts à aller jusqu'à 200 – en Grèce, pour garantir que les contrôles seront effectués. Une grande confiance n'exclut pas une petite méfiance. J'ai également délégué quatre-vingts personnes à l'EASO (European Asylum Support Office).

Ce que vous avez dit sur le SIS est juste. Nous avons obtenu lors de l'avant-dernier Conseil JAI la connexion des fichiers : SIS, SLTD, EURODAC… Nous nous battons pour que la décision soit appliquée.

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