En effet, monsieur le rapporteur, l'UCOFI monte sensiblement en puissance. Je lui ai précisément demandé de préfigurer la réforme que j'ai envisagée et de le faire en mobilisant les trois forces, les deux directions générales et la préfecture de police de Paris, de manière que la proposition ait été suffisamment préparée en amont. Il ne s'agit pas de décréter une meilleure coordination, encore faut-il la préparer pour que sa mise en oeuvre ne soit pas un échec, auquel cas tout n'aura été que discours ou impulsion sans lendemain. L'UCOFI a été le maître d'oeuvre de ce travail, l'ensemblier et l'interlocuteur des forces, auxquelles j'ai demandé d'articuler davantage leurs missions. C'est également à l'UCOFI que j'ai demandé de faire l'inventaire, en liaison avec les trois forces, des capacités rares dont j'ai parlé. C'est à elle de faire des propositions pour que je puisse prendre des décisions. Tout n'est pas achevé, mais ce travail progresse de manière très significative – sans compter que beaucoup de ce que je souhaitais voir mis en oeuvre est déjà gravé dans le marbre.
Une fusion des trois forces n'aurait de sens que si elle permettait une amélioration générale par rapport à l'existant. Si des disparités de culture et de statut conduisent à remplacer trois forces qui marchent par une seule qui ne fonctionne pas, au plaisir bref d'avoir procédé à la fusion succéderont des difficultés opérationnelles pour l'éternité. Le grand soir est toujours très à la mode, il est toujours présenté comme la solution à tout. Je suis, pour ma part, extrêmement pragmatique et prudent. Je souhaite que les forces puissent travailler ensemble. Pour y parvenir, organisons-les de façon optimale, sur le territoire national et en termes de compétences. Je souhaite que les éventuels conflits cessent, et je dépense beaucoup d'énergie pour faire passer le message. Si cela fonctionne, nous passerons à une étape supérieure, mais, face à la menace terroriste actuelle, ne courons pas le risque de nous retrouver avec une force unique moins efficace que nos trois forces actuelles.
Ma démarche, extrêmement pragmatique, a consisté à répartir ces forces, à les faire monter en gamme en leur donnant des équipements et des effectifs supplémentaires, à redéfinir leurs conditions d'emploi, pour faire face aux conditions particulières de tueries de masse dans les grandes villes ou la capitale, ou pour mener des interventions sectorielles segmentées, avec la mobilisation de compétences spécifiques. Compte tenu du temps de maturation de ces différents sujets, ce n'est certainement pas moi qui mènerai cette fusion, qui pourra faire l'objet d'une réforme ultérieure si les conditions sont réunies ; nous avons déjà fait beaucoup de réformes.