Le problème de la vidéosurveillance revient en permanence dans les auditions que nous conduisons. Il faut incontestablement que notre Commission prenne une décision à ce sujet, mais tout le monde n'y est pas favorable. M. Bigard notamment nous a dit qu'il n'était pas partisan de la vidéosurveillance. Or ce monsieur est employeur, mais également très souvent propriétaire des locaux…
Vous dites que les enregistrements peuvent être conservés un mois. Si l'on filme un poste de travail en permanence, le film ne peut être visionné sur toute la durée ; il faut procéder au coup par coup. Les vidéos diffusées par L214 montrent quatre ou cinq minutes de maltraitance animale sur cinquante heures – et peut-être plus – de film. Nous avons reçu tout à l'heure des personnes qui ont réalisé des reportages sur des abattoirs, et ils nous ont dit n'avoir rencontré aucun problème, que ce soit à la bouverie ou aux postes d'abattage. S'ajoute la question de l'abattage halal, mais les gens que nous avons vus nous ont affirmé que, dès lors qu'il y a une bonne contention et que l'animal est retourné, les choses se passaient bien. Au départ, j'étais plutôt favorable à la vidéosurveillance ; mais, plus nous avançons dans nos travaux et plus j'ai des doutes : un tel contrôle pourrait être prétexte à licencier des personnes, surtout si les images sont gardées un mois, voire archivées. Je suppose que la CNIL ne verrait aucun inconvénient à ce que le poste d'abattage soit filmé à une double fin : contrôle et formation.