Sur les mineurs ou les jeunes adultes recrutés par les filières, c'est une réalité très récente en Europe, et qui n'est pas spécifique à la France. D'autres pays européens, comme l'Angleterre, connaissent eux aussi ce type d'instrumentalisation de la part de Daech.
Comme vous le savez, le Gouvernement est très mobilisé sur ce point et a mis en place un plan de lutte contre la radicalisation, qui comporte 80 mesures. Les familles sont bien souvent désemparées, en effet, face à une radicalisation qui se fait sur internet, et la question des réseaux sociaux est centrale dans les drames que nous vivons. Le sujet n'est pas mince. Croyez-bien que j'en suis consciente et que je m'investis, comme tout membre du Gouvernement, et comme tout citoyen français.
S'agissant de la compétence stricto sensu du secrétariat d'État d'aide aux victimes, je ne peux pas ne pas m'intéresser à ce qui a produit l'abomination. J'ai demandé au secrétariat général du Fonds interministériel de prévention de la délinquance – FIPD – de lancer de nouveaux projets. Il faut pouvoir travailler, de manière interministérielle, sur la question de la prévention et de l'aide aux familles. Cette démarche est aujourd'hui au coeur de l'action du Gouvernement. Elle prendra probablement du temps. Vous vous doutez bien que ce n'est pas d'un coup de baguette magique que l'on pourra mettre en place une politique de lutte contre ce phénomène de radicalisation. Mais je suis évidemment sensible au fait que les mineurs peuvent être victimes de ce type de réseaux.
S'agissant des premiers secours, vous devez d'abord savoir que l'action des pompiers et du personnel de secours a été immédiate. Elle a été engagée avec la plus grande détermination, et même avec une part d'abnégation sur ces terrains dangereux.
Je vous indique par ailleurs que depuis avril 2016, les médecins et les personnels civils reçoivent une formation spécifique à ce type d'attaques. Les équipes de secours, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris – BSPP – apprennent des techniques particulières de prise en charge médicale, qu'on utilise sur les théâtres de guerre. Vous avez sans doute entendu parler de ces techniques américaines appelées damage control par lesquelles on met en place un certain nombre de soins d'urgence, afin d'éviter que l'état de la victime ne s'aggrave avant qu'elle puisse rejoindre un hôpital.
Enfin, les forces d'intervention, le RAID, la BRI, le GIGN, sont elles-mêmes engagées dans un travail de formation avec les pompiers et le SAMU pour assurer une bonne coordination entre les forces d'intervention et les forces de secours. Cette coordination doit être assurée à tous les degrés de l'action publique, sur le terrain comme dans les administrations.