En vérité, ce n'est pas forcément une maladie, mais plutôt un syndrome. Une maladie a une source identifiable sur le plan de la pathologie, comme une thyroïde qui, fonctionnant anormalement, démultiplie une production hormonale source d'anomalies fonctionnelles et de symptômes. On peut éventuellement la corriger en ralentissant le problème d'origine, en l'occurrence l'hyperthyroïdie. Dans le cas de la fibromyalgie, il n'y a pas de déclencheur connu ni de cible identifiable. C'est pour cette raison qu'Élisabeth Gaillard me soufflait tout à l'heure qu'il n'y a pas de médicament spécifique. Nous sommes en face d'un cortège ou concours de symptômes, ce que l'on appelle un syndrome. Disons que la fibromyalgie est une pathologie syndromique.
La fibromyalgie s'inscrit dans la lignée des syndromes polyalgiques. Le patient peut y entrer par deux portes. Soit il y entre par le biais d'une pathologie associée, lorsqu'une pathologie rhumatoïde amène un conflit immunitaire au niveau des articulations qui se traduit par des inflammations ou de la douleur. La recherche diagnostique permet alors d'identifier les éléments qui caractérisent la maladie en question, peut-être par exemple la polyarthrite rhumatoïde, quoique le cortège de symptômes apparente ce que vous observez initialement à un syndrome polyalgique. Soit vous rencontrez ces polyalgies indépendamment de toute cause identifiable, comme c'est le cas pour la fibromyalgie, qui n'est ni maladie de médecine interne ni pathologie de la lignée rhumatoïde. Vous vous trouvez alors devant un syndrome fibromyalgique. Cela reste un syndrome, car ce n'est pas une maladie ou une pathologie en tant que telle.