Encore une fois, je partage le constat que vous faites, et je regrette de ne pouvoir vous apporter une autre réponse que celle que je vous ai déjà faite, même si celle-ci peut sembler un peu technocratique. Les critères de l'ALD tels qu'ils ont été définis par le législateur pourraient éventuellement être revus : une telle démarche n'a d'ailleurs rien d'exceptionnel pour l'assurance maladie, qui a ainsi créé le suivi post-ALD afin d'étudier la mise au point de dispositifs de sortie d'ALD.
Comme vous l'avez dit, le fond du problème réside bien dans l'insuffisance de connaissances médicales sur la fibromyalgie, ainsi que dans la complexité de l'approche de cette pathologie pour le médecin traitant. Notre souhait consiste à être en mesure de tirer les conséquences, en termes de prise en charge, du diagnostic établi par le médecin : il s'agit, d'une part, d'évaluer aussi précisément que possible la gravité de la maladie et les conséquences sociales auxquelles elle expose la personne concernée, d'autre part, de définir un parcours de soins prévisionnel, comme nous le faisons actuellement pour les patients atteints de diabète, par exemple.
Cela dit, je suis conscient du fait que la solution que nous proposons n'est pas de nature à répondre à l'ensemble des situations de détresse que vous décrivez, produites par notre système institutionnel. On compte actuellement environ 10 millions de personnes ayant le statut d'ALD, et les chiffres que l'on avance au sujet des personnes souffrant de fibromyalgie – 600 000 personnes selon mes chiffres, plus de 1 million selon les vôtres – sont forcément préoccupants en termes de croissance potentielle de la dépense, mais croyez bien que nous nous employons à faire en sorte que tous les patients, quelle que soit l'affection dont ils souffrent, puissent bénéficier de la meilleure prise en charge possible.