Le 15 mars dernier, une tribune a relayé un appel de 110 cancérologues et hématologues demandant aux pouvoirs publics « de définir un juste prix pour les médicaments du cancer et de rendre le système d'arbitrage des prix plus démocratique et transparent ». Les deux premiers signataires de cet appel sont nos premiers invités de ce cycle d'auditions sur le prix des médicaments. Je souhaite la bienvenue à M. Jean-Paul Vernant, professeur d'hématologie à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière, et à M. Dominique Maraninchi, professeur de cancérologie à l'Institut Paoli-Calmettes à Marseille, qui connaît bien notre commission pour avoir été directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), puis directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), lorsque celle-ci a succédé à l'AFSSAPS après le vote de la loi de 2011 sur la sécurité sanitaire du médicament, dite « loi Bertrand ».
Le débat sur le prix des médicaments n'est pas nouveau : cela fait des années que les députés y réfléchissent dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Lors de l'examen des deux derniers PLFSS, en particulier, le traitement de l'hépatite C a fait l'objet de grandes discussions entre nous, certains arguant qu'un groupe « voulait la peau » de l'industrie pharmaceutique, d'autres se posant en défenseurs de l'industrie pharmaceutique. La question ne se pose pas en ces termes : il s'agit de savoir comment tous nos concitoyens peuvent avoir accès à des soins innovants pour se faire soigner au mieux et au juste prix.
Je précise que ces auditions avaient été programmées bien avant la campagne lancée, lundi, par Médecins du Monde visant à dénoncer le prix des médicaments.
Dans un calendrier contraint, et pour pouvoir auditionner un maximum de personnes sur ce sujet, cette première salve d'auditions sera suivie, mercredi prochain, d'une deuxième matinée d'auditions.