L'industrie pharmaceutique française a la particularité d'être subventionnée au travers du crédit d'impôt recherche et du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), alors que les salaires dans ce secteur, à part ceux des employés qui mettent les médicaments en boîtes, sont supérieurs à deux fois et demie le SMIC. De surcroît, elle est solvabilisée par notre protection sociale, surtout par les régimes obligatoires – car les cancers sont des affections de longue durée (ALD) prises en charge à 100 % –, mais aussi par les assurances complémentaires. Par conséquent, les industriels de la santé ont le devoir de fixer des prix raisonnables, afin de contribuer à l'équilibre de nos comptes sociaux. Or je crois que l'État n'utilise pas forcément les leviers dont il dispose vis-à-vis de cette industrie. Ainsi, la France fait partie des pays qui aident le plus l'industrie pharmaceutique : nous la solvabilisons chaque fois qu'un médicament obtient une AMM et a fortiori une ATU.