Intervention de Dominique Orliac

Réunion du 15 juin 2016 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Orliac :

Madame, monsieur, je vous remercie de votre présentation. Je réitère mes remerciements à notre présidente d'organiser ces auditions sur le prix des médicaments.

Finalement, la visibilité de la campagne de Médecins du Monde est accrue grâce à la censure dont elle fait l'objet.

L'ANSM entretient des liens privilégiés avec d'autres organismes, tels que la HAS et le CEPS. Votre agence a pour mission d'offrir à tous les patients un accès équitable aux traitements innovants, mais aussi de garantir la sécurité des produits de santé tout au long de leur cycle de vie, depuis les essais initiaux jusqu'à la surveillance après autorisation de mise sur le marché.

Comme l'a indiqué mon collègue Accoyer, les procédures d'admission réglementaire sont très longues. En effet, la France est lourdement pénalisée pour sa filière médicaments, car sa chaîne réglementaire est bien plus longue que celle de nos voisins européens : entre 2008 et 2013, les délais entre les AMM et la fixation des prix sont passés de 93 à 332 jours, contre seulement 102 jours au Danemark et zéro jour en Allemagne, où les remboursements et les prix sont décidés a posteriori, après un an d'utilisation. Récemment, j'ai reçu une association représentant les patients atteints de la mucoviscidose : ils attendent l'autorisation de mise sur le marché du médicament dans sa forme pédiatrique, car cette AMM n'existe actuellement que pour le traitement de cette maladie congénitale à partir de six ans. Il est donc important de raccourcir les délais.

De surcroît, ce problème risque d'amener les laboratoires à abandonner la France pour aller faire étudier leurs dossiers ailleurs. Que comptez-vous entreprendre pour éviter la délocalisation des laboratoires pharmaceutiques qui iraient faire étudier leurs dossiers dans d'autres pays ?

Autre question : votre budget est-il suffisant pour maintenir une évaluation scientifique et technique de qualité qui permette de mesurer l'efficacité et la sécurité des médicaments et des produits biologiques ?

Enfin, vous avez évoqué la RTU pour l'Avastin. Pendant de nombreuses années, j'ai soulevé le problème du prix des médicaments, en particulier le coût des anti-VEGF pour le traitement de la dégénérescence maculaire exsudative, lorsque le Lucentis était utilisé à l'époque. Aujourd'hui, le foisonnement des médicaments innovants est une chance pour les patients, en particulier ceux qui sont atteints de l'hépatite C. Mais le problème de la fixation du prix de ces nouvelles thérapeutiques doit être résolu pour faire en sorte que tous les patients puissent en bénéficier.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion