Vincent Gaullier et moi avons voulu faire un film sur la pénibilité du travail dans les abattoirs et sur la condition des ouvriers. Même si la bouverie n'est pas un endroit où règne une très grande violence, la montrer aurait provoqué une empathie avec les animaux. Cela aurait complètement transformé le point de vue du film. Nous n'avons donc pas filmé la bouverie d'autant que cela était convenu dans l'accord avec M. Langlois, mais nous y allions régulièrement, et cela se passait plutôt bien.
S'agissant de la maltraitance animale, je ne suis pas du tout un expert, et je ne peux parler que de ce que j'ai vu pendant un an et deux mois, dans un lieu précis. Je peux attester que le souci dans l'abattoir n'était vraiment pas celui-là, mais beaucoup plus celui de la cadence de travail et de la difficulté que les ouvriers ont à y travailler longtemps. Certains passent trente-cinq ans à l'abattoir, vous en parliez, monsieur le député. J'ai aussi vu des ouvriers de SVA qui avaient reçu une médaille, mais combien y en a-t-il qui n'ont pas tenu, et qui ne sont plus là pour en parler ?