Pour ma part, j'aime la définition de cette institution du mariage par le doyen Carbonnier : « C'est la plus vieille coutume de l'humanité et l'état de la plupart des hommes adultes. » Pourquoi y touche-t-on de cette façon ? Est-elle devenue ringarde ? C'est un peu la mode, en effet, d'agresser l'institution et les gens qui la défendent.
Défendre cette institution ne signifie absolument pas s'attaquer à ceux qui n'entrent pas dans le cadre actuel du mariage, mais cela consiste à leur donner un cadre où ils auraient toute égalité. Vous avez l'air d'être pénétrés d'une science infuse et vous refusez d'entendre les voix, y compris de chez vous, qui expriment doute et inquiétude.
Mais vous êtes rattrapée par le côté pratique, madame la garde des sceaux : il va y avoir trois livrets de famille. Est-ce l'égalité que vous voulez instaurer au sein de l'institution ? Vous êtes revenue in extremis sur votre volonté d'enlever toute référence aux mots père et mère dans le code civil parce que vous vous êtes rendu compte que cela choquait beaucoup de gens. Vous avez alors fait un amendement balai. Il n'empêche que sur ce fameux livret de famille, nos amis homosexuels n'auront pas tout à fait les mêmes mentions.
Vous refusez de reconnaître que la nature a des droits, ce qui me choque beaucoup. Mais la nature triomphe quand même parce que, jusqu'à plus ample informé et pour encore très longtemps heureusement, il faudra toujours un homme et une femme pour faire un enfant.