Nous poursuivons nos travaux sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français, en nous consacrant en cette première partie de matinée à l'abattage rituel, en présence des présidents des deux grandes institutions représentatives du culte musulman et du culte israélite, le Conseil français du culte musulman (CFCM) et le Consistoire central israélite de France.
Le Conseil français du culte musulman, association régie par la loi de 1901, a été fondé en 2003 dans le but de représenter le culte musulman de France. Composé de diverses associations et organisations, il bénéficie d'une représentativité géographique grâce aux conseils régionaux du culte musulman qui le composent. Il a pour mission la formation des imams et des cadres religieux, l'arrêt du calendrier des fêtes religieuses, l'organisation de la célébration de l'Aïd, du pèlerinage ainsi que l'organisation et la gestion du marché des produits certifiés halal. Nous recevons son président, M. Anouar Kbibech, qui a été nommé à ces fonctions le 30 juin 2015, succédant à M. Dalil Boubakeur que nous avons entendu il y a quelques jours. Monsieur le président, je précise que vous êtes par ailleurs diplômé de l'École nationale des ponts et chaussées.
Le Consistoire central israélite de France, créé en 1808, est l'institution représentative du judaïsme en France. Il a notamment pour mission l'organisation du culte et du rabbinat, la formation des rabbins à l'école rabbinique de France et la gestion de la cacherout. M. Joël Mergui, élu président en 2008, vient d'être réélu à sa tête, il y a quelques jours.
Messieurs les présidents, avant que mes collègues ne vous interrogent, vous nous exposerez dans une intervention liminaire vos positions sur l'abattage rituel, sujet qui nous intéresse particulièrement – nous venons d'effectuer une visite inopinée, comme nous en avons désormais pris l'habitude, dans un abattoir spécialisé dans l'abattage rituel à Meaux. Précisons toutefois que l'abattage rituel n'est qu'un sujet parmi d'autres dans nos travaux. Les vidéos clandestines de l'association L214, à l'origine de la création de notre commission d'enquête, concernaient exclusivement des pratiques d'abattage conventionnel.
Je rappelle que nos auditions sont ouvertes à la presse et retransmises en direct sur le portail vidéo de l'Assemblée nationale, certaines étant diffusées sur la chaîne parlementaire (LCP).
Conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, relatif aux commissions d'enquête, je vais vous demander de prêter le serment de dire toute la vérité, rien que la vérité.