Pour avoir cosigné ces amendements, je souhaite revenir sur la notion de réversibilité établie par cette proposition de loi. Le stockage des déchets nucléaires se conçoit sur le très long terme. Or, la possibilité de réversibilité n'est ici envisagée que pour cent ans, ce qui est infime au regard des durées dans lesquelles s'inscrit la radioactivité.
Cette longue durée de vie nécessite que l'attache des populations riveraines soit prise : les intéressés devraient pouvoir s'exprimer sereinement au sujet de ce qui sera stocké sous leurs pieds. Cette consultation constituerait en outre une bonne occasion d'informer convenablement le public sur les conditions de stockage sur ce site, mais aussi sur d'autres installations éventuelles, car la loi ne vise pas un seul projet, sa portée est d'ordre général.
Certes, l'opération projetée relève d'une politique nationale, mais je rappelle que la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte prévoit une réduction de la part du nucléaire dans la production électrique. Or, la proposition de loi présentée laisse à penser que la production de déchets contaminés va se poursuivre au rythme actuel ; ce qui n'est pas sans m'inquiéter au sujet de l'origine de ces matières.