Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 28 juin 2016 à 17h45
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, Présidente de la Commission :

Je vois que nos points de convergence sont assez forts.

Pour répondre à la question de Joaquim Pueyo sur l'Écosse, cela me paraît difficile. Il faudrait d'abord que l'Écosse obtienne son indépendance, par la voie d'un nouveau référendum, que Londres devrait accepter. Ensuite, il faudrait que l'Écosse demande à intégrer l'Union européenne, et que tous les États l'acceptent. Pour le moment, je vois mal l'Espagne et la Belgique l'accepter, au vu de leurs propres tensions intérieures, notamment en Catalogne. Je rejoins Philip Cordery sur la question nord-irlandaise.

La paupérisation d'une partie de la population britannique est en grande partie responsable du Brexit. Et ceux qui vivent cette paupérisation se cherchent un bouc émissaire, en l'occurrence les immigrés polonais ! C'est ce qui est à l'oeuvre dans tous nos pays, le populisme se nourrit de cela. Je crois aussi que l'exemple de David Cameron doit faire réfléchir tous les responsables politiques européens : ne courrons pas après les populismes !

Nous souhaitons tous la refondation de l'Union, mais je ne suis pas sûre que nous mettions tous les mêmes mots derrière cela. Il y a aujourd'hui un grand rejet de l'ultra-libéralisme partout en Europe, y compris par les petites et moyennes entreprises. Nous devons continuer à réfléchir sur le dumping social, sur le détachement des travailleurs ! Nous devons mettre en place un revenu minimum européen.

Où est-ce qu'on met le curseur ? Sur des compétences que l'Union n'a pas, comme la défense, l'immigration ?

Je pense qu'il peut y avoir un premier cercle européen qui partage une volonté d'avancer ensemble, pour donner un volet social à l'économie, pour lutter contre le changement climatique.

Nous devons traiter les réfugiés de la même manière que nous aimerions être traités si nous devions fuir notre pays. Mais il faut aussi augmenter l'aide au développement, de manière bien plus substantielle que ce qu'elle l'a été à Addis-Abeba… Il ne faut pas oublier non plus les réfugiés climatiques.

N'ayons pas d'esprit revanchard par rapport à la Grande-Bretagne, car je ne suis pas sûre de ce que donnerait aujourd'hui un tel référendum en France et en Italie…Et apportons notre pierre à l'édifice pour ne pas qu'il s'effondre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion