Intervention de Philip Cordery

Réunion du 29 juin 2016 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilip Cordery, co-rapporteur :

Je vous remercie de ces premiers échanges qui enrichiront tous nos travaux. Concernant la question de Madame la Présidente sur un « Sénat européen », je pense que c'est l'ensemble de la logique parlementaire que nous traiterons et il est évident que cette question fera partie de nos réflexions. Par ailleurs, comme nous l'avons mentionné, les dimensions sociales et fiscales seront bien évidemment traitées.

Je suis d'accord avec Pierre Lequiller s'agissant des propositions : cela fait des années que nous le disons mais nous ne le faisons pas. Je crois toutefois que l'urgence aujourd'hui est réelle car nous sommes complètement au « milieu du gué ». En effet, nous avons réalisé un certain nombre de choses, Gilles Savary l'a très bien exprimé. Nous avons des cadres politiques : nous avons la monnaie unique, nous avons fait des progrès dans la coordination budgétaire, mais il nous reste tout un chemin à parcourir. Aujourd'hui, deux options se présentent : celle de tout arrêter et de sortir de l'Union européenne et celle que nous voulons soutenir, qui est de construire et de consolider la zone euro pour en faire un espace qui soit solide et qui fonctionne.

Je suis un peu moins pessimiste que Gilles Savary, et je crois qu'aujourd'hui, comme le disait Pierre Lequiller, le Brexit peut sonner comme une alerte et une injonction à agir pour éviter le délitement de l'Union européenne. La zone euro peut être le véhicule de cette intégration renforcée que je ne limite pas, pour ce qui me concerne, aux questions économiques et monétaires. J'ai l'impression qu'un certain nombre d'autres États sont dans la même logique que le Royaume-Uni, notamment ceux qui ne sont pas dans la zone euro, comme la Suède ou au Danemark. Je pense que certains États seront très satisfaits d'avoir une Union européenne plus lâche, plus diluée mais, dans ce cas-là, il sera nécessaire que l'actuelle zone euro fasse l'objet d'une construction politique, comme l'a dit la Présidente et devienne le moteur du renforcement de l'intégration, que ce soit en matière sécuritaire ou sur des sujets autres qu'économiques et monétaires. Nous aurons le temps d'y revenir dans les semaines qui viennent.

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