Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 6 juillet 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le terrorisme

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Monsieur le député, je souhaite tout d’abord vous féliciter pour le travail que vous avez accompli en opérant la synthèse des travaux conduits pendant cinq mois.

J’esquisserai quelques pistes pour l’avenir sur le fondement de la réflexion que vous avez engagée. Tout d’abord, il convient de renforcer l’activité des services : ainsi que votre rapport le pointe parfaitement, la réforme supprimant les renseignements généraux, intervenue en 2008, a fait perdre à notre pays beaucoup d’efficacité en matière de suivi des signaux faibles dans les territoires. Vous décrivez ce processus avec beaucoup de précision, avec raison. Nous avons donc décidé de redonner au renseignement territorial énormément de moyens.

J’évoquais tout à l’heure les 1 500 emplois créés, les 233 millions d’euros d’investissement pour rehausser les matériels et les moyens des services de police et de renseignement, la réforme de la DGSI – direction générale de la sécurité intérieure –, ainsi que la mise en place de l’EMOPT – État-major opérationnel de prévention du terrorisme – afin de renforcer la coordination.

Ce dernier fait un travail très différent de l’UCLAT – Unité de coordination de la lutte antiterroriste. C’est la raison pour laquelle je ne suis absolument pas favorable à la fusion entre ces deux structures, qui constituerait une véritable perte en ligne par rapport à ce que nous faisons.

Vous proposez d’aller plus loin en confortant encore le renseignement territorial : c’est ce que nous faisons et que nous continuerons à faire.

Vous proposez ensuite de créer une agence auprès du Premier ministre et de créer un directeur général du renseignement, alors qu’il existe un coordonnateur national du renseignement. Dès lors que nous serons en situation d’établir en quoi un directeur général apporterait plus qu’un coordonnateur, nous pourrons évoquer cette question ensemble.

Quant à l’agence nationale, si elle devait être un guichet de plus là où vous constatez qu’il y en a déjà trop, nous aurions transformé le mille-feuille que vous regrettez en plum-pudding : ce n’est pas l’objectif du Gouvernement !

Je souhaite que nous nous retrouvions dans les semaines qui viennent, avec le président de la mission, pour examiner les conditions dans lesquelles nous réserverons les suites les plus utiles aux propositions que vous avez formulées.

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