Intervention de étienne Cendrier

Réunion du 11 mai 2016 à 16h00
Mission d'information commune sur l'application de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte

étienne Cendrier, porte-parole de l'association Robin des Toits :

Il y a une certaine confusion qu'il va falloir dissiper.

On nous parle de normes. Il faut savoir que les normes auxquelles il est fait référence sont très contestées, y compris par des parlementaires. Pour commencer, elles ont été retenues par des scientifiques qui avaient des liens d'intérêt avec les industriels. De plus, elles ne prennent en compte que les effets dits thermiques. Autrement dit, nous sommes protégés contre la cuisson, mais pas plus. D'autres effets, dits athermiques ou spécifiques, ne sont pas du tout pris en compte. Quand on voit cette norme de 87 volts par mètre, c'est un peu comme si je vous disais qu'il faut éviter de conduire à plus de 800 kilomètres-heure sur autoroute… On est donc toujours en dessous de la norme, on ne la dépasse jamais.

On nous parle souvent du zéro risque ; c'est ce que l'on obtient avec l'alternative filaire. L'ANFR l'a reconnu tout à l'heure : le CPL se propage sur un réseau électrique qui n'est pas conçu pour cela – il n'est prévu que pour du 50 hertz. D'où l'intérêt du fil téléphonique qui est blindé. Évidemment, le courant va se diffuser tout le long du circuit électrique. Par ailleurs, les autres appareils branchés sur le secteur – électroménager, lampes – feront tous antenne. Quand on parle des émissions du compteur Linky, on oublie l'émetteur radio Linky (ERL). Linky n'est en effet, comme le compteur Gazpar, que la première brique. Ensuite, il est prévu de mettre des répartiteurs dans les habitations, autrement dit des réseaux qui fonctionneront par module radio et qui communiqueront entre eux en termes de radiofréquences. Ces mesures n'ont pas encore été faites. On va se retrouver avec des habitats où il y aura en permanence une pollution électromagnétique plus ou moins importante. C'est pourquoi une seule mesure ne suffit pas : il est indispensable d'en faire plusieurs. J'insiste sur le fait qu'avec l'alternative filaire, on a un système beaucoup plus sûr et efficace. On pourrait ainsi économiser 5 milliards d'euros.

Je rappelle que, depuis 2009, toutes les autorités sanitaires recommandent de baisser l'exposition du public aux radiofréquences chaque fois que c'est possible en raison d'un danger sanitaire. Il est tout à fait exact que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé en catégorie 2B possiblement cancérigènes pour l'homme toutes les radiofréquences. Les systèmes prévus vont augmenter considérablement cette pollution électromagnétique. Une catégorie de personnes, ceux que l'on appelle les électro-hypersensibles, a développé une intolérance à ce genre d'exposition. À l'heure actuelle, ces personnes-là sont chassées de leur domicile. Quelques dispositions précisent qu'elles pourraient refuser l'installation du compteur. Pour autant, quand bien même une personne électro-sensible refuserait sa mise en place, comme ces compteurs fonctionnent par grappes, qu'ils s'excitent les uns les autres comme on dit dans le métier, il suffit d'installer un seul de ces compteurs à un endroit et c'est l'ensemble de l'habitation ou de l'immeuble qui sera pollué par la présence du CPL et des radiofréquences mises sur le système.

En outre, ces compteurs posent des problèmes en termes de sécurité. Ils ont une obsolescence programmée de vingt ans, alors que les compteurs actuels sont prévus pour durer soixante ans.

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