Intervention de Nicolas Mouchnino

Réunion du 11 mai 2016 à 16h00
Mission d'information commune sur l'application de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte

Nicolas Mouchnino, expert énergie à l'UFC Que Choisir :

Effectivement, monsieur le rapporteur, si le dispositif Linky est trop compliqué ou trop bloquant pour le consommateur, celui-ci pourra être tenté de s'orienter vers les solutions technologiques que vous évoquiez. Avec le compteur Linky, le risque est de se retrouver captif. Dès lors qu'il est question de standard, il y a un risque pour le consommateur de se retrouver captif ou prisonnier d'un standard dépassé. Quelle que soit la solution qui sera retenue, elle doit avant tout être simple pour le consommateur. Sinon, le dispositif Linky risque d'être remplacé par des applications sur smartphone, alors qu'il est déjà commandé… et payé. Cela étant, lorsque vous voulez commander vos équipements avec votre smartphone, vous devez avoir au minimum Internet, le Wifi pour que vos équipements communiquent avec votre borne dans la maison, et un téléphone capable de communiquer avec votre maison – autrement dit, un dispositif potentiellement coûteux pour le consommateur. En revanche, si l'on définit un protocole assez simple pour le compteur Linky, le client pourra bénéficier d'un système qui sera déjà présent dans la maison et susceptible de lui éviter toutes ces dépenses. Si l'on utilise très peu les services proposés par Linky, c'est en raison de contraintes fortes et d'une difficulté pour le consommateur à les comprendre. Si des services avaient été développés dès l'origine et testés avant le déploiement, le consommateur aurait compris son intérêt. Pourquoi autoriserait-il aujourd'hui cette collecte de données si on lui dit qu'il s'agit juste de collecter de la donnée pour plus tard ?

Tous ces débats auraient pu être évités si le compteur avait pu stocker les données pendant une période d'un an, autrement le temps nécessaire pour comparer des offres, proposer des services d'efficacité énergétique, et connaître sa consommation pendant la période hivernale. Or le consommateur va devoir attendre un an, s'il n'a pas donné son autorisation lors du déploiement du compteur, pour pouvoir optimiser ces services, tout simplement parce que le compteur ne peut stocker que cinq mois de données fines de consommation, alors que l'on a besoin d'un an, ne serait-ce que pour retracer la période de chauffe, par exemple. À quoi bon demander au consommateur de stocker ses données si on ne lui propose pas de service ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion