Intervention de Jean-Pierre Barbier

Réunion du 22 juin 2016 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Barbier :

Vous nous avez délivré ce matin un formidable message d'espoir car, dans une société où le médicament est largement décrié et où le progrès est accusé de tous les maux, il importe d'avoir confiance dans l'innovation et de croire dans ces molécules qui, demain, pourront soulager, soigner et guérir des personnes pour lesquelles il n'y avait, il y a quelques années, aucun espoir. Mais lorsque naît un grand espoir, il s'accompagne souvent de grandes peurs, en l'occurrence celle qu'éprouvent nos concitoyens à l'idée de ne pouvoir bénéficier de médicaments dont le prix prohibitif fait l'objet d'une publicité quelque peu anarchique dans les médias. Dans ces conditions, le premier défi auquel nous sommes confrontés est d'assurer la pérennité de la recherche au sein de l'industrie pharmaceutique française.

En ce qui concerne ensuite la solidarité nationale, vous avez souligné que l'innovation ne représentait que 2 % des sommes consacrées au médicament. Il est donc plus que temps d'en finir avec l'équation financière qui régit le PLFSS et fait peser sur les 98 % restants le poids d'un milliard d'euros d'économies, avec le risque de voir le prix du médicament descendre en France en deçà de son niveau moyen sur les marchés allemand, anglais, espagnol ou italien et de devoir affronter des situations de rupture de stock pour certaines molécules.

Par ailleurs, il faut cesser de raisonner à court terme en matière de médicament et instaurer dans ce domaine, comme dans beaucoup d'autres, une gestion pluriannuelle, qui tienne compte des économies futures que permettra de réaliser un médicament innovant, en entraînant la disparition de traitements connexes. On ne peut en effet faire peser sur le seul médicament le poids des économies demandées à notre système de santé.

Enfin, vous appelez à faire participer tous les acteurs concernés aux négociations sur le médicament. Il me semble que cela doit également inclure les grossistes, les répartiteurs et les pharmaciens, qui délivrent les médicaments.

J'en termine par une mise en garde : le médicament innovant ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt, et nous devons tout faire pour éviter de mettre davantage en difficulté l'industrie du médicament.

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