Intervention de Philippe Lamoureux

Réunion du 22 juin 2016 à 9h00
Commission des affaires sociales

Philippe Lamoureux, directeur général des Entreprises du médicament, LEEM :

Compte tenu du coût et de la durée de la recherche, de la durée d'immobilisation des capitaux et des risques – sur cent molécules sélectionnées en essais de phase 1, sept seulement arrivent sur le marché, toutes n'obtenant malheureusement pas une amélioration du service médical rendu (ASMR) de niveau I à III et étant donc commercialisées à faibles prix –, l'industrie pharmaceutique doit assurer un minimum de rentabilité afin de pouvoir lever des capitaux. De ce point de vue, la comparaison avec le secteur du luxe, où l'on achète une marque et non de l'efficacité et du soin, est erronée. En revanche, nos taux de rentabilité sont relativement comparables à ceux de la high-tech, à cette différence près que nous sommes financés grâce à des fonds publics.

En matière de biotechnologies, il n'est pas exact de dire que nous sommes derrière nos voisins. En revanche, nous avons un problème de taille et de capitalisation des entreprises, et nous devons faire en sorte qu'elles atteignent la masse critique, afin de leur donner toutes leurs chances.

Monsieur Bapt, nous nous sommes en effet opposés très vivement à l'instauration du taux W et du taux L dans le PLFSS, d'abord parce qu'il nous semblait que nous aurions pu trouver des solutions aussi efficaces par la voie conventionnelle, ensuite parce que le dispositif qui a été voté était parfaitement illisible, les industriels devant, pour le calcul de leur contribution, déclarer des sommes dont ils n'avaient pas connaissance – autant dire que cela n'a pas contribué à rallier les maisons-mères internationales au système français…

En ce qui concerne les maladies rares, un troisième plan national est annoncé, dont nous espérons qu'il reprendra une partie des propositions faites par la plateforme « maladies rares ».

Quant à la place de la France en matière de recherche et développement, nous sommes globalement en recul, mais nous gardons des positions relativement fortes dans certaines aires thérapeutiques, comme l'oncologie, certaines maladies rares ou l'infectiologie ; dans le champ des maladies métaboliques ou cardiovasculaires, nous avons en revanche perdu du terrain, comme d'ailleurs l'ensemble de l'Europe. C'est une des raisons pour lesquelles nous insistons largement sur ce point dans le cadre du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) et du comité de filière, car tout ce qui permettra de fluidifier et de faciliter la prise de décision renforcera notre compétitivité.

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