Intervention de Jean-Pierre Barbier

Réunion du 22 juin 2016 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Barbier :

Merci de cette présentation. Le CEPS ne fait finalement que mettre en oeuvre la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) telle que nous la votons. Il me semble que vous menez vos missions en faisant preuve de transparence, et dans le cadre qui vous est imposé – il est important de rappeler, comme vous l'avez fait, que vous ne fixez pas le prix du médicament hospitalier.

Le sentiment d'opacité peut venir des « remises arrière » versées par les laboratoires au système de santé. Ce point mérite peut être d'être mieux expliqué.

Il est bon d'établir des comparaisons avec différents pays européens, en ce qui concerne le prix du médicament mais aussi la consommation par classe thérapeutique. Mais encore faut-il que ces comparaisons servent à quelque chose : en 2013, votre prédécesseur, M. Dominique Giorgi, avait estimé que le médicament avait aujourd'hui atteint un prix plancher ; l'année suivante, les économies réalisées sur le prix du médicament se sont élevées à 1 milliard d'euros… Vos avis sont-ils toujours écoutés comme ils devraient l'être ?

S'agissant enfin des médicaments anti-cancéreux, et plus généralement des médicaments innovants, vous en fixez les prix. Cela veut dire que ce prix est inclus dans l'enveloppe des soins de ville, et non dans celle des médicaments hospitaliers. Or il n'y a pas de fongibilité des enveloppes. Il y a donc un effet pervers : le prix élevé des médicaments innovants entraîne des baisses de prix pour 98 % des autres, et cela provoque des ruptures de stock dans les officines. Quel est aujourd'hui l'intérêt de fixer le prix public de médicaments innovants qui sont prescrits par des médecins hospitaliers et qui, demain, feront faire des économies à l'hôpital et non à la médecine de ville ? J'aimerais vous entendre sur cette question de la fongibilité entre les enveloppes des soins de ville et de l'hôpital.

Vos études, qui sont de qualité, vous permettent-elles d'anticiper l'arrivée de molécules innovantes qui sont aujourd'hui dans les tuyaux, mais dont on connaît à peu près la date probable de sortie ? Sur quelle enveloppe les fonds nécessaires seront-ils prélevés ? Vous l'avez compris, utiliser l'enveloppe des soins hospitaliers me paraîtrait sage si l'on veut éviter des problèmes d'équilibre financier de notre système.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion